L’infirmier a la pleine responsabilité de ses actes lorsqu’il prépare un pilulier au domicile du patient. Mais la pratique actuelle soulève un certain nombre de questions par défaut de traçabilité.
Ainsi, lorsqu’un infirmier libéral prépare lui-même le pilulier, rien ne prouve pour le patient ou la famille qu’il n’a pas fait d’erreur ou qu’un de ses collègues du cabinet qui a préparé le pilulier semainier avant lui n’a pas fait d’erreur. De plus, le pilulier n’étant pas scellé, rien n’empêche d’autres personnes présentes au domicile d’intervenir sur le pilulier.
Si l’auxiliaire de vie, qui apporte son aide à une personne en perte d’autonomie, commet une erreur en sortant les médicaments du pilulier, l’infirmier en est toujours responsable. Ou si le patient choisit de prendre plusieurs médicaments sur plusieurs séquences de prise, rien ne prouve que ce n’est pas l’infirmier qui a commis une erreur lors de la préparation.
En clair, même si le pilulier préparé par l’infirmier, au domicile, est parfaitement conforme à la prescription, en absence de traçabilité totale dans le circuit du médicament, cet acte infirmier manque de sécurisation vis-à-vis de sa propre responsabilité.