Dans l’accompagnement des personnes âgées, la collaboration entre les professionnels de santé émerge comme un pilier fondamental pour garantir des soins de qualité et une prise en charge optimale. Les enjeux de la coopération interprofessionnelle sont nombreux et vitaux, allant de la prévention des erreurs médicamenteuses à l’amélioration de la qualité de vie des seniors.
Il ne faut pas oublier qu’au niveau de l’observance médicamenteuse, il y a un grand écart : 82% des seniors affirment « très bien respecter la prescription médicale » alors que dans les faits, il n’y en a que 32%. Il y a donc une dissonance cognitive suscitée par les pannes, les oublis, les retards ou les modifications de doses (!). Une approche collaborative globale doit exister afin d’avoir une vision à 360° pour éviter cela.
L’importance de cette collaboration est présentée ici avec les impacts positifs sur les soins aux personnes âgées et les stratégies pour renforcer cette approche holistique et personnalisée.
La collaboration entre les professionnels
La nécessité d’une collaboration étroite entre les différents acteurs de santé est aujourd’hui plus importante que jamais, notamment dans le contexte du vieillissement de la population et de la complexité croissante des besoins de santé des seniors. Les professionnels de santé, qu’il s’agisse de médecins, de pharmaciens, d’infirmiers ou d’autres acteurs du domaine médical, doivent unir leurs forces pour offrir une prise en charge globale et cohérente aux personnes âgées. La coordination entre ces différents intervenants permet d’éviter les silos d’information, les doublons de traitement et les erreurs médicamenteuses, assurant ainsi une prise en charge sûre et efficace.
Un médecin de famille travaille en étroite collaboration avec un pharmacien pour ajuster les prescriptions médicales en fonction des besoins spécifiques du patient âgé, en tenant compte de ses antécédents médicaux, de ses interactions médicamenteuses potentielles et de ses préférences personnelles.
Un infirmier à domicile communique régulièrement avec le médecin traitant et le pharmacien pour assurer le suivi du traitement médical du patient, signaler tout changement dans son état de santé et coordonner les interventions nécessaires pour garantir sa sécurité et son bien-être.
Le besoin d’une approche holistique et personnalisée
Une approche interprofessionnelle ne se limite pas à la simple coordination des soins, mais vise à offrir une prise en charge globale, holistique et centrée sur le patient. En réunissant les expertises complémentaires des différents professionnels de santé, cette approche permet d’aborder les besoins médicaux, psychosociaux et émotionnels des seniors de manière intégrée. Par exemple, un médecin peut prescrire un traitement, un pharmacien peut en assurer le suivi et l’optimisation, tandis qu’un infirmier peut fournir un soutien quotidien à domicile. Cette coordination étroite garantit une prise en charge personnalisée, adaptée aux besoins spécifiques de chaque patient, et contribue ainsi à améliorer la qualité de vie et le bien-être des personnes âgées.
Un plan de soins collaboratif est élaboré pour un patient âgé atteint de plusieurs maladies chroniques, impliquant des consultations régulières avec le médecin, le pharmacien et l’infirmier pour surveiller son état de santé, ajuster ses médicaments et fournir un soutien éducatif et psychosocial.
Une équipe interprofessionnelle se réunit pour discuter du cas d’un patient âgé hospitalisé, en partageant les informations pertinentes sur son diagnostic, son traitement et son plan de sortie, afin de garantir une transition en douceur vers les soins post-hospitaliers et de réduire le risque de réhospitalisation.
Les stratégies pour renforcer la collaboration interprofessionnelle
La promotion d’une collaboration interprofessionnelle efficace nécessite la mise en place de stratégies et de pratiques innovantes visant à optimiser la communication, la coordination et la coopération entre les différents acteurs de santé. Ces stratégies optimisent positivement la prévention des erreurs médicamenteuses, l’amélioration de la qualité des soins et la promotion du bien-être des seniors.
La création de plateformes numériques sécurisées permet aux professionnels de santé de partager rapidement et efficacement des informations sur les patients, telles que les résultats d’examens, les ordonnances médicales et les plans de traitement. Ces plateformes facilitent la communication entre les membres de l’équipe soignante et garantissent une prise en charge coordonnée et cohérente.
Les réunions régulières réunissant médecins, pharmaciens, infirmiers et autres professionnels de santé offrent une occasion précieuse de discuter des cas complexes, de partager des connaissances et des expertises, et de prendre des décisions concertées concernant le traitement et la prise en charge des patients âgés. Ces réunions favorisent une approche collaborative et holistique, centrée sur les besoins individuels des seniors.
La sensibilisation des professionnels de santé à l’importance de la collaboration interprofessionnelle et à leurs rôles respectifs dans le processus de soins est essentielle pour favoriser une culture de travail d’équipe. Les programmes de formation continue et les opportunités d’éducation interprofessionnelle permettent aux professionnels de développer les compétences nécessaires pour travailler efficacement ensemble, améliorant ainsi la qualité et la sécurité des soins dispensés aux seniors.
Les outils technologiques tels que les applications mobiles, les dispositifs de télésurveillance et les dossiers médicaux électroniques facilitent la communication et la collaboration entre les professionnels de santé, même à distance. Par exemple, un pharmacien peut recevoir des alertes en temps réel sur les interactions médicamenteuses potentielles d’un patient, lui permettant d’intervenir rapidement pour éviter les complications.
La collaboration, l’approche holistique et personnalisée ainsi que les différentes stratégies ont un but commun : éviter une mauvaise observance médicamenteuse au senior. N’oublions pas que 13% d’entre eux ont déjà modifier leurs doses et 15% arrêtent leur traitement pour ne plus penser à la maladie , ce sont ces cas précis qu’il faut accompagner physiquement et, surtout, psychologiquement.
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